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17 août 2015 1 17 /08 /août /2015 20:53

Après plus de 7 ans sans être retourné au Mexique, le voyage de 3 semaines de cette année fut l'occasion de revenir sur les principales stations d'orchidées de l'état de Mexico et de constater l'évolution de leur état de conservation.

Réalisé au mois de juin, ce mois marque le début de la saison de pluies mais aussi le début de la floraison de Stanhopea hernandezii et de nombreuses autres espèces. Je vous propose quelques clichés de ces orchidées rencontrées aux stations de Temascaltepec et de Chalma en commençant par la station de Temascaltepec.

Station de Temascaltepec, très riche avec plus de 80 espèces dont de nombreuses épiphytes
Station de Temascaltepec, très riche avec plus de 80 espèces dont de nombreuses épiphytes

Station de Temascaltepec, très riche avec plus de 80 espèces dont de nombreuses épiphytes

Station la plus riche de l'état de México avec plus de 80 espèces, on y rencontre de nombreuses espèces spectaculaires aussi bien épiphytes que terrestres. En plus de Stanhopea hernandezii, la station compte deux espèces de Rhynchostele, R. cervantesii et R. maculata, de très beaux Oncidiums comme O. tigrinum et O. reichenheimii, E. parkinsonianum et même une espèce de Rossioglossum, R. insleayi dont il reste quelques colonies dans les ravins les plus inaccessibles creusés par le Rio Temascaltepec. Parmi les espèces terrestres, on retrouve de nombreux Habenaria, deux Govenia, G. superba et G. liliacea ainsi que de nombreuses espèces de Bletia dont B. macristomchila qui inicie en juin le début de floraison du genre.

La première floraison rencontrée en ce mois de juin fut celle de Dichaea squarrosa qui forme ici de vaste tapis recouvrant les roches ou parfois le tronc des chênes. Florifère, ses fleurs, souvent nombreuses, sont remarquables par la surface externe verruqueuse des pétales et le puissant parfum citronné qu'elles dégagent.

Dichaea squarrosa
Dichaea squarrosa

Dichaea squarrosa

Tout en poursuivant nos recherches de spécimens de Stanhopea hernandezii en fleur, nous rencontrons le minuscule Stelis villosa, un veritable bijou qui demande à être observé à l'aide d'un agrandissement pour admirer le détail des poils qui recouvrent les marges de ses sépales.

Stelis villosa

Stelis villosa

Enfin, nous rencontrons une première Stanhopea hernandezii en fleur puis, plus tard, 200 mètres plus bas en altitude, nous rencontrons un magnifique spécimen doté de trois inflorescences. Les colonies de l'espèce sont encore très bien préservées avec des colonies de plusieurs dizaines de spécimens. Malheureusement, la section quasi-automatique des inflorescences par les rats ou peut-être un autre rongeur observé il y a 7 ou 8 ans a toujours lieu et réduit le nombre de spécimen parvenant à se reproduire, de nombreuses inflorescences ne parvenant pas à terme.

Stanhopea hernandezii
Stanhopea hernandezii
Stanhopea hernandezii
Stanhopea hernandezii

Stanhopea hernandezii

Après ces belles rencontres, nous rencontrons une des plus belle espèce et aussi des plus précoces espèces de Bletia mexicaine. B. macristomchila pousse ici en bordure de chemin, dans les herbes rases bien exposées au soleil. Ces fleurs d'un rose intense et de belle taille permettent de la repérer facilement.

Bletia macristomchila
Bletia macristomchila
Bletia macristomchila

Bletia macristomchila

Egalement le long de la route, ce sont les Encyclia michuacana accrochés aux falaises qui fleurissent à leur tour, cette espèce forme des plantes vigoureuses que l'on rencontre sous rupicole ou quelque-fois terrestre.

Encyclia michuacana
Encyclia michuacana

Encyclia michuacana

La station de Temascaltepec continue de nous émerveiller par son cortège de belles espèces qui à chaque sortie offre de nouvelles surprises. Un projet de plantations d'avocatier au sommet d'une crête très riche dégrade cependant une zone particulièrement riche en Oncidium reichenheimii, Epidendrum parkinsonianum et Rhynchostele cervantesii. La transformation d'un chemin en route pour faciliter la logistique de la plantation a obligé l'abatage de nombreux chênes hôtes de nombreuses épiphytes. Aucune précaution n'a été prise, ne serait-ce le sauvetage des épihpytes. On peut regretter qu'une zone d'une telle biodiversité soit vouée à la culture intensive d'un fruit déjà en surproduction alors qu'elle serait bien plus valorisée par des projets écotouristes.

Avant de quitter Temascaltepec, arrêtons-nous quelques instants sur quelques autres curiosités botaniques de cette station que l'on peut observer en juin. Il s'y rencontre deux espèces de Pinguicula. La première, la plus grande et la plus commune est P. moranensis.mais cette virée fut l'occasion de découvrir une seconde espèce, aux limbes très modestes de 2 ou 3 centimètres et aux fleurs radicalement différentes de la première. Plus rare, elle se rencontre le long de quelques talus exposés nord. Si un spécialiste en carnivores saurait l'identifier...

Pinguicula moranensis (en haut) et Pinguicula sp.
Pinguicula moranensis (en haut) et Pinguicula sp.

Pinguicula moranensis (en haut) et Pinguicula sp.

Quittons à présent Temascaltepec pour nous rendre à Chalma, à la frontière de l'état de México. La station également riche en orchidées est surtout connue pour l'abondance de Laelia autumnalis que l'on rencontre ici. Il faut alors venir en Novembre pour pouvoir les admirer en fleur.

En juin, on rencontre d'autres curiosités comme ce très joli Araceae qui pullule dans les sous-bois de la station.

Araceae
Araceae

Araceae

Les Epidenrum parkinsonianum finissent quant à eux leur floraison qui bat son plein la première quinzaine de mai. Toujours à proximité des cascades où ils sont soumis à la fois à une bruine continue et à un ensoleillement important, les plus beaux spécimens atteignent aisément 2 mètres comme le spécimen rencontré cette fois-ci en fin de floraison.

Epidendrum parkinsonianum
Epidendrum parkinsonianum

Epidendrum parkinsonianum

A l'inverse, le petit Malaxis majanthemifolia ne dépasse pas une dizaine de centimètres et investit les sous-bois humide et obscure. Comme Bletia macristomchila, il devance la floraison des autres espèces du même genre.

Malaxis majanthemifolia
Malaxis majanthemifolia

Malaxis majanthemifolia

Pour terminer, nous sommes allés visiter les colonies les plus importantes de S. hernandezii que nous connaissons dans cette station. Nous avons eu du mal à les retrouver en raison de la végétation et de la forêt renaissante qui a reconquis d'anciennes plantations vivrières qu'il faut traverser pour les atteindre. Les colonies sont toujours bien présentes, en parfaite santé et la reconstitution de la forêt environnante est de bon augure pour la conservation de ces importantes colonies.

Ici aussi, nous avons eu la chance d'apercevoir un spécimen en fleur mais, à une quinzaine de mètres au sommet d'un piton rocheux, nous n'avons que pu deviner les fleurs qui nous semble relativement faiblement maculées pour l'espèce. Contrairement à Temascaltepec, les inflorescences de cette station ne sont pas perturbées et plusieurs capsules vertes ou séchées datant alors des années précédentes ont été observées.

Importantes colonies de Stanhopea hernandezii au sommet des pitons rocheux de Chalma
Importantes colonies de Stanhopea hernandezii au sommet des pitons rocheux de Chalma

Importantes colonies de Stanhopea hernandezii au sommet des pitons rocheux de Chalma

Ces deux stations restent d'excellentes destinations pour observer des orchidées dans leur environnement mais attention aux serpents qui pullulent lors des premières pluies. Nous en avons rencontré à chaque sortie et ils sont parfois presque indétectable grâce à leur camouflage. On risque alors de les piétiner et de provoquer leur morsure. Des crotales et d'autres espèces vénimeuses sont présentes dans ces stations et je recommande donc vivement aux randonneurs de marcher en botte et de regarder constamment où l'on pose ses pieds. Dans le même registre, la région abrite également la veuve noire et des scorpions et il faut toujours vérifier ses vêtements et ses chaussures avant de les enfiler. En cas de morsure, les hôpitaux de Malinalco et Tenango à proximité de Chalma et ceux de Toluca (à proximité de Temascaltepece) sont équipés d'anti-arachnides et d'antidotes contre les morsures de serpent.

Pour ceux qui souhaitent se renseigner davantage sur ces deux stations, le sujet est plus amplement développé dans les publications suivantes :

LAGUNA CERDA A., M.A. ROSALES LOPEZ. & D. ESCOBEDO LOPEZ, 2005 :

“Actualización del listado florístico del municipio de Temascaltepec, Estado de México” intégrant le projet “Etudes et développement durable de l’orquidoflore de l’état de México”. Thèse de doctorat, Toluca, UAEM.

FARIA E, 2013 :

Contribution à l'étude de l'écologie et à la conservation de Stanhopea hernandezii (Orchidaceae) Richardiana ; Vl. XII(5), septembre 2012.

NAVA BERNAL, JOSE HUMBERTO, 2008 :

La orquideas del Municipio de Ocuilan de Arteaga, Estado de México. Universidad Autonoma del Estado de México. Centro Universitario UAEM, Tenancingo. Tésis.

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commentaires

P
Bonjour, je fais parti de l'association RAO ( Rhône Alpes Orchidées ) et je pense partir en Septembre ou Octobre au Mexique, pourriez vous me renseigner sur les coins ou nous pouvons voir des orchidées ( même si ce n'est pas la bonne saison) et les personnes sur place à contacter pour les randonnées. <br /> merci et bravo pour votre blog<br /> Pierre
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