Bonsoir,
Dernier chapitre sur la Nouvelle-Calédonie pour cette année... je vous emmène dans le massif des Koghis à seulement une demi-heure de Nouméa. C'est un site exceptionnel que je ne manque pas d'explorer à chaque fois que je viens en Nouvelle - Calédonie et les découvertes ne cessent de s'accumuler depuis ma première venue en avril 2010. Magie des paysages et des couleurs, sentiers escarpées dans les pierriers, forêt primaire et embrumées, le tout saupoudré de quelques 66 espèces d'orchidées, il y a de quoi ravir tout orchidophile ou amoureux d'espaces sauvages en manque de sensation !!!
Au-delà du nombre impressionnant d'espèces, c'est surtout l'extravagance des espèces rencontrées qui confère à ces montagnes un intérêt particulier en redéfinissant l'orchidée. Ici, il est difficile de décrire en quelques mots cette vaste famille tant les espèces sont différentes l'une de l'autre et le non-initié, même orchidophile, risque de traverser ces montagnes en ratant bien des rencontres.
Certaines espèces sont minuscules comme
Drymoanthus minimus,
Bulbophyllum absconditum ou
Acianthus elegans, d'autres sont géantes comme
Cannaeorchis deplanchei ou
Megastylis latissima, une terrestre dont l'inflorescence dépassent aisément les 2 mètres. On rencontre également des espèces aphylles (espèces dépourvues de feuilles et dont les racines synthétisent la lumière),
Clematepistephium smilacifolium, une mystérieuse et méconnue orchidée liane atteignant plusieurs mètres ou encore
Pachyplectron neocaledonica, une espèce qui a opté pour une stratégie de camouflage en imitant à la perfection les feuilles mortes tombées au sol.
Enfin, ces forêts sont le royaume du magnifique
Dendrobium munificum, où l'on rencontre ici les plus beaux spécimens. Ah !!! et j'oubliais... ces montagnes abritent aussi quelques spécimens de
Taurantha ophioglossa aux fleurs striées d'un rouge écarlate remarquable, une variation de l'espèce uniquement observée ici en Nouvelle-Calédonie.
Avant de détailler ces petites merveilles et d'en établir la liste, commençons par décrire sommairement les lieux....
Le massif des Koghis est composé de 3 sommets, le mont Moné, le mont Bouot et le pic Malaoui.
Le pic Malaoui culmine à 652 mètres d'altitude et domine Nouméa. Appelé communément Chapeau du Gendarme, il se distingue aisément par sa roche à nue et sa plus faible altitude que celles des monts Bouot ou Moné. Ses versants sont composés de forêt à Niaoulis ou de maquis et son ascension est la randonnée favorite des calédoniens qui viennent au petit matin y boire leur café en profitant du magnifique panorama sur Nouméa et son arrière-pays.
Le mont Bouot culmine pour sa part à 1054 mètres d'altitudes. Il est recouvert d'une forêt basse, ouverte et très humide. La brume envahie quotidiennement son sommet et même par grand beau temps, de la brume se forme en fin de journée. Ce microclimat permet le développement d'un biotope unique et d'une richesse exceptionnelle.
De nombreuses espèces d'orchidées n'apparaissent qu'ici au sein du massif et certaines d'entre elles ne se rencontrent que sur l'un ou l'autre autre sommet de l'île aux conditions climatiques similaires.
Le mont Moné est quant à lui recouvert de maquis rabougris et de quelques
Araucarias muelleri isolés et majestueux. Culminant à 1075 mètres d'altitudes, il constitue le plus haut sommet du massif. Son accès par son flanc sud est difficile, la pente est très raide et glissante, surtout en descente et par temps de pluie.
Les crêtes sont composées d'une ligne rocheuse recouverte soit de maquis, soit d'une forêt basse composée d'arbustes abritant de nombreuses espèces d'orchidées.
Les versants du massif sont quant à eux recouverts d'une magnifique forêt tropicale bien fournies en banians étrangleurs, kaoris et fougères arborescentes dépassant souvent les 20 mètres. Quelques versants sont recouverts de maquis ou par des formations ouvertes dominées par les niaoulis comme sur le versant sud du Moné ou du pic Malaoui.
Mieux que ces quelques lignes et ces photos et avant d'aborder les espèces plus en détails, je vous propose ce petit montage vidéo qui retraduit l'atmosphère et l'ambiance de cette contrée aux humeurs changeantes.
Revenons à présent sur ces quelques espèces aussi méconnues que ravissantes et originales et commençons par le genre Acianthus qui est particulièrement bien représenté ici avec 6 des 8 espèces calédoniennes, Acianthus atepalus, A. confusus, A. cymbalariifolius, A. elegans, A. tenellus et A.veillonis.
Acianthus elegans
Acianthus elegans est l'espèce d'Acianthus la plus commune ici. Elle se rencontre à toutes les altitudes et elle abonde particulièrement le long des crêtes rocheuses profitant du moindre cumul d'humus pour s'établir dans les fissures des roches. La plante est très discrète, frêle et ne dépasse pas la douzaine de centimètres. Les fleurs, de 2 à 3mm, s'ouvrent successivement le long d'une tige rougeâtre portant une feuille unie.
Acianthus confusus, cymbalariifolius et tenellus
Ces trois espèces sont moins communes que la précédente et se rencontre entre 500 et 600 mètres partageant toutes le même habitat et fleurissant simultanément sans s'hybrider.
Acianthus confusus se rapproche de A. elegans aussi bien par sa fleur que par sa plante de mais ces fleurs sont plus grandes et son labelle est plus larges et bien étalé. Sa plante est plus robuste que A. elegans, particulièrement frêle.
Les deux autres espèces sont peu communes ici, même rares. A. cymbalariifolius possède sans doute les fleurs les plus attrayantes des Acianthus calédoniens avec des fleurs colorées de 3 cm d'envergure. L'espèce, plutôt rare ici, est abondante dans des stations du sud comme au Pic des Pins.
Enfin, Acianthus tenellus est remarquable par son large labelle à la fois strié de rouge et transparent. Espèce endémique et rare sur l'ensemble du territoire, seuls quelques spécimens ont été observés ici dans les Koghis.
Pachyplectron neocaledonica
Le genre
Pachyplectron est endémique à la Nouvelle-Calédonie et se décline en deux espèces,
Pachyplectron neocaledonica et
P. arifolium. Unique dans la famille des orchidées, ce genre se caractérise par sa stratégie de camouflage par mimétisme des feuilles mortes tombées au sol.
L'espèce neocaledonica est particulièrement abondante ici dans les Koghis,
P. arifolium est plus rare et je n'en ai rencontré que quelques spécimens dans une station de l'extrême sud de l'île.
Pachyplectron neocaledonica produit une feuille aux teintes vertes ou marrons. Cette particularité est d'ordre génétique et indépendante de facteurs extérieurs puisque des spécimens aux feuilles vertes comme marrons se développent côte à côte partageant le même sol, le même ensoleillement ainsi que le même tapis de feuilles mortes.
La plante produit une feuille à la fois jusqu'à ce que suffisamment forte, elle fleurisse. L'ancienne feuille se désintègre en se desséchant, se recroquevillant et en adoptant des teintes plus sombres à la manière d'une feuille tombée au sol se désintégrant naturellement... le mimétisme est parfait.
A noter que la plante peut fleurir sans que la plante ne soit pourvue de feuille.
Les hampes florales sont robustes, pubescentes, hautes d'environ cinquante cm. Les fleurs, au nombre de 4 à 15 par hampe, sont pourvues d'un éperon court vivement coloré à sa gorge et recouvert d'un casque, formé du sépale dorsal et des pétales, restreignant l'accès aux pollens.
La coloration de la hampe et des fleurs est liée à la pigmentation dominante de la plante. Ainsi les spécimens aux feuilles foncées ont des inflorescences aux tiges marrons et la coloration de la gorge de l'éperon est d'un rouge/orange foncé alors que les spécimens à dominante verte ont des hampes tout aussi vertes avec une coloration brunâtre de la gorge de l'éperon. Les photos ci-dessous présentent les inflorescences des deux formes.
Gonatostylis vieillardii
Je reviens encore une fois sur cette espèce au très joli feuillage en étoile et qui forme ici de belles colonies. La plupart des spécimens des Koghis ont un feuillage vert surtout les colonies en altitude où l'espèce est particulièrement abondante mais quelques spécimens aux feuilles marrons se rencontrent aussi ici mais à plus basse altitude, vers 600 mètres.
Les colonies du mont Bouot souffrent des rats qui dévorent les inflorescences et empêchent ainsi tout renouvellement de la population puisque aucune reproduction asexuée n'est possible pour cette espèce.
Alors que j'observais avec stupéfaction les tiges sectionnées sur l'ensemble des plantes, j'ai eu droit à la visite d'un rat et j'ai ainsi rapidement fais le lien... . La Direction de l'Environnement a été prévenue pour procéder à une dératisation de la zone. En effet, elle abrite non-seulement
Gonatostylis vieillardi mais aussi beaucoup d'autres espèces d'orchidées rares comme
Acianthus atepalus ou
Coilochilus neocaledonicum qui ne se rencontrent qu'au sommet du Bouot et quelques autres stations de l'île.
J'ai pu observer un phénomène similaire sur une des plus vastes populations de Stanhopea hernandezii au Mexique où seuls des spécimens âgés de plus de 5 ans peuplaient les rochers et aucune jeune plante ni fécondation n'étaient présentent. Lors de la saison de floraison, je me suis aperçu que les fleurs étaient systématiquement coupées au niveau de l'ovaire avant même de s'ouvrir. Bien que n'ayant aucune preuve, je pense que les responsables sont les écureuils qui pullulent dans la zone, mais pourquoi ? Les fleurs ne sont pas consommées alors peut-être à cause du puissant parfum qui les incommoderait ?!?
Ces observations prouvent encore une fois qu'un dérèglement de la faune par l'introduction de nouvelles espèces ou par le déséquilibre des populations du à la disparition des prédateurs impacte directement la flore même dans des zones qui, à première vue, semblent protégées et non-perturbées.
Pterostylis bureaviana
synonyme : Pterostylis affinis
Une belle espèce terrestre que l'on rencontre ici entre 700 et 900 m le long des crêtes rocheuses. Sa fleur est très proche de
Pterostylis curta et il est plus aisé de les différencier par leurs plantes.
Les feuilles de
P. curta sont disposées en rosette alors que
P. bureaviana présentent des feuilles alternées le long de sa tige.
Les spécimens de
Pterostylis bureaviana sont souvent seuls ou au nombre de 3 ou 4, alors que
P. curta forme de vastes colonies de plusieurs dizaines de spécimens comme au sommet du Mont Ignambi.
Megastylis latissima
Abordons encore cette espèce terrestre avant de présenter quelques épiphytes. Megastylis latissima appartient au genre Megastylis, un genre comprenant 7 espèces dont 6 sont endémiques à la Nouvelle-Calédonie.
L'espèce la plus commune est Megastylis gigas qui se rencontre par milliers dans le maquis du Sud de l'île mais aussi ici, sur les pentes du mont Moné. Avec Eriaxis rigida, elles sont les deux espèces les plus populaires.
Megastylis latissima est quant à elle beaucoup plus rare. C'est une orchidée robuste dont les feuilles au nombre de 1 à 3 sont coriaces, elliptiques à orbiculaires (45 x 20 cm) comportant une dizaine de nervures blanches longitudinales. Les inflorescences sont dressées et peuvent atteindre entre 2 et 3 mètres portant de nombreuses fleurs verdâtres. Ici, l'espèce se rencontre le long des crêtes et aux sommets, dans les zones les plus humides.
Relevons à présent un peu la tête pour nous intéresser aux espèces épiphytes...
Dendrobate virotii
synonyme : Dendrobium virotii
Une espèce endémique, commune du sud de l'île, et présente ici uniquement le long de la ligne de crête à environ 800 mètres d'altitudes.
La plante pousse comme une liane en formant une série de pseudobulbes allongés remontant le long d'un tronc ou, plus rarement en rampant au sol ou sur des rochers. L'espèce fleurit rarement et beaucoup de plantes restent stériles car leurs pseudobulbes doivent atteindre une quarantaine de cm pour être de force à fleurir or beaucoup germent sur un hôte insuffisamment développés (arbuste, branchette, ...) pour qu'elles aussi puissent se développer convenablement à leur tour. Les pseudobulbes restent alors chétifs et la plante végète sans s'épanouir.
Bulbophyllum aphanopetalum
Une espèce commune ici le long des lignes de crêtes dès 700 mètres fleurissant abondamment entre avril et août. Elle se confond aisément avec B. pallidiflorum considéré à tort comme un synonyme.
Les différences morphologiques entre B. aphanopetalum et B. pallidiflorum sont notables aussi bien au niveau de l'inflorescence qu'au niveau de la plante. Seule la coloration jaune pâle de l'ensemble du périanthe est commune aux deux espèces.
Les fleurs de B. aphanopetalum sont plus grandes que celles de B. pallidiflorum et mesurent entre 1,2 cm à 1,8 cm contre 1 cm pour B. pallidiflorum.
Les morphologies des labelles sont très différentes aussi, B. aphanopetalum présente un labelle simple bien étalé, de 4mm de large pour 6mm de long alors que celui de B. pallidiflorum est minuscule (1 mm x 2mm), articulé et se confond avec les pétales.
La hampe florale est plus courte chez B. pallidiflorum, de 2 à 3 cm, et la fleur fleurit au sein du feuillage alors que chez B. aphanopetalum, les hampes sont plus longues (5 à 7 cm) et permettent à la fleur d'être bien dégagée du feuillage.
Enfin, B. aphanopetalum présente des feuilles élliptico-oblongue de 40 à 60 mm alors que celles de B. pallidiflorum sont plus petite de 25 à 35mm, plus coriace et de forme linéaire à lancéolée.
Les pseudobulbes sont également bien distincts, ceux de B. aphanopetalum sont ovoïdes, d'un diamètre de 8 à 10 mm légèrement sillonés alors que ceux de B. pallidiflorum sont ovoïdes, canaliculés de 2 ou 3 mm de diamètres pour 3 ou 4 mm de longueur, lisses et luisants.
B. aphanopetalum n'est pas endémique à la Nouvelle-Calédonie et se rencontre également en Papouasie-Nouvelle-Guinée alors B.pallidiflorum ne se rencontre qu'en Nouvelle-Calédonie, au parc des Grandes Fougères ou plus au nord dans le massif du Panié.
Bulbophyllum ngoyense
Une espèce qui serait apparemment polytypique puisque comme Dendrobium oppositofolium les populations de basse altitude diffèrent de celles d'altitude.
La forme présente ici dans les Koghis, se développant entre 700 et 900 mètres d'altitudes, présente des fleurs aux sections plus larges que celle qui se rencontre à basse altitude, principalement au sud de l'île.
Une analyse comparative des deux formes serait nécessaire pour pouvoir statuer sur ces deux formes et les scinder ou pas en deux espèces différentes.
Microtatorchis schlechteri, oreophila et Taeniophyllum trachypus
Ces trois espèces sont les espèces aphylles les plus communes de l'île et sont difficiles à différencier au premier coup d'oeil. Elles se rencontrent toutes les trois dans les Koghis dans différentes zones.
Taeniophyllum trachypus (synonyme = T. hirtum) est la plus rare de ces trois espèces et se rencontre dans les forêts à Niaoulis et les forêts humides du Pic Malaoui autour de 600 mètres d'altitudes. Elle se distingue par des racines rondes, fines et aériennes qui s'opposent aux racines épaisses, plates et bien collées aux branches des Microtatorchis.
La hampe florale et la fleur sont aussi bien distinctes. La fleur de Taeniophyllum trachypus est d'un jaune franc alors que les fleurs des deux espèces de Microtatorchis sont vertes et les hampes florales de T. trachypus sont fines et brunâtres alors que les hampes des Microtatorchis sont plus épaisses, d'un vert luisant et pourvus de larges bractées florales.
La différenciation des deux espèces de
Microtatorchis est plus compliquée. Les deux espèces affectionnent les zones humides et fraîches des sommets de l'île à partir de 700 mètres et partagent souvent les mêmes stations.
Microtatorchis schlechteri se distingue par ses 4 ou 5 feuilles et ses hampes florales retombantes, épaisses et pourvues de larges bractées alors que M. oreophila présente des hampes florales plus frêles, érigées, droites et pourvues de bractées florales moins développées.
La plante de M. oreophila est aussi parfaitement aphylles et se rencontre aussi bien épiphyte que lithophyte ou même parfois terrestre alors que M. schlechteri est exclusivement épiphyte.
LISTE DES ESPECES D'ORCHIDEES DE LA CHAINE DES KOGHIS
On dénombre 66 espèces dont 40 endémiques à la Nouvelle-Calédonie, soit 1/3 des espèces calédoniennes et 40% des espèces d'orchidées endémiques, des chiffres record !!!
espèce | occurence aux Koghis | occurence en Nouv. - Calédonie | endémique à la Nouv. - Calédonie |
Achlydosa glandulosa = Megastylis glandulosa | commune | commune | X |
Acianthus atepalus | rare | rare | X |
Acianthus confusus | peu commune | commune | X |
Acianthus cymbalariifolius = Acianthopsis cymbalariifolius | rare | commune | X |
Acianthus elegans | abondante | abondante | X |
Acianthus tenellus = Acianthus macroglossus | rare | abondante | X |
Acianthus veillonis = Acianthopsis veillonis | rare | rare | X |
Anoectochilus imitans | rare | commune | |
Bouletia finetiana = Dendrobium finetianum | rare | abondante | X |
Bulbophyllum absconditum | commune | commune | |
Bulbophyllum aphanopetalum | abondante | commune | |
Bulbophyllum atrorubens | rare | peu commune | |
Bulbophyllum baladeanum | rare | abondante | X |
Bulbophyllum betchei | commune | abondante | |
Bulbophyllum ebulbe | commune | commune | |
Bulbophyllum ngoyense forme de basse altitude | rare | abondante | X |
Bulbophyllum ngoyense forme de haute altitude | commune | rare | X |
Calanthe ventilabrum | rare | peu commune | |
Cannaeorchis deplanchei = Dendrobium deplanchei | rare | rare | X |
Cannaeorchis verruciferum = Dendrobium verruciferum | commune | abondante | X |
Ceratostylis subulata | peu commune | peu commune | |
Coilochilus neocaledonicus | rare | rare | |
Corybas neocaledonicus | commune | commune | X |
Clematepistephium smilacifolium | rare | rare | X |
Chrysoglossum ornatum | peu commune | peu commune | |
Dendrobate virotii = Dendrobium virotii | peu commune | abondante | X |
Dendrobium crassicaule | commune | peu commune | X |
Dendrobium munificum | commune | commune | X |
Dendrobium odontochilum forme de basse altitude | rare | abondante | X |
Dendrobium oppositofolium | rare | abondante | X |
Gonatostylis vieillardii | commune | commune | X |
Earina valida | commune | abondante | |
Earina deplancheii | abondante | abondante | X |
Epigogium roseum | rare | ? | |
Eria karicouyensis | abondante | abondante | X |
Eria rostriflora | commune | abondante | |
Eriaxis rigida | abondante | abondante | X |
Eulophia moratii | rare | peu commune | X |
Grastidium camaridiorum | rare | abondante | X |
Grastidium crassifolium | abondante | ? | X |
Liparis condylobulbon | rare | abondante | |
Liparis elliptica | rare | peu commune | |
Liparis gibbosa | rare | commune | |
Liparis laxa | rare | commune | X |
Liparis layardii | rare | commune | |
Malaxis taurina | abondante | abondante | X |
Megatylis latilabris | commune | ? | X |
Megastylis latissima | rare | rare | X |
Megastylis gigas | commune | abondante | |
Microtatorchis oreophila | rare | commune | X |
Microtatorchis schlechteri | rare | commune | X |
Octarrhena oberonioides | peu commune | rare | X |
Octarrhena species #2 | rare | ? | |
Pachyplectron neocaledonicum | abondante | abondante | X |
Peristylus novoebudarum | peu commune | peu commune | |
Phreatia subulata | abondante | commune | X |
Phreatia pachyphylla | rare | peu commune | X |
Phreatia species #3 | rare | ? | |
Pristiglottis montana | commune | commune | |
Pterostylis bureaviana | peu commune | commune | X |
Sarcochilus koghiensis | rare | rare | X |
Taeniophyllum trachypus = Taeniophyllum hirtum | rare | rare | |
Taurantha ophioglossa | rare | commune | |
Thelchyton comptonii = Dendrobium comptonii | rare | abondante | |
Tropidia viridiflusca | commune | commune | X |
Zeuxine species #1 | rare | ? | ? |
Les orchidées ne sont bien sûr pas les seules à enchanter ces lieux, on trouve également de nombreuses fleurs comme
Xiris plancheri en jaune ci-dessous,
Parasitus ustus, un parasite des racines de
Falcatifolium taxoides, toute deux endémiques ou encore les deux représentants des plantes carnivores de l'île à savoir
Nepenthes vieillardii et
Drosera neocaledonica.
Alors, quel avenir pour les Koghis ?
Situé à moins d'une heure de Nouméa, ce site est une bouffée d'oxygène pour les habitats de Nouméa qui l'affectionnent particulièrement et l'exploitation de sa forêt est aujourd'hui complètement exclue et dénué de sens. La zone est désormais une réserve naturelle protégée garantissant sa conservation.
Un autre facteur, habituellement plutôt dévastateur, joue également en sa faveur. Il s'agit de l'omniprésence des randonneurs qui décourage l'établissement des cochons sauvages et des cerfs nuisibles à la végétation des sous-bois et aux sols. Je n'ai personnellement constaté aucune plante grignotée par les cerfs ni aucune parcelle labourée par les cochons sauvages.
A contrario, certaines zones plus isolées comme les hauteurs du Massif du Panié ou les forêts des vastes étendues du Sud subissent une pression démographique quasi nulle mais leur isolement et leur quiétude favorise le développement des cochons et des cerfs qui, régulièrement chassés, y trouvent refuge.
Cependant, la chaîne des Koghis n'est pas non plus exempte de tout "dérèglement" biologique. Les rats se sont établit aux sommets et nuisent aux espèces terrestres rares et endémiques comme expliquée ultérieurement dans cet article. La conservation de populations saines de ces espèces protégée demande donc des campagnes de dératisation et une surveillance accrue de ces zones.
Voilà, fin du voyage...
Bien que ces quelques lignes et ces quelques photos ne présentent qu'un fragment infime des richesses botaniques de ces montagnes, j'espère avoir suscité en vous l'envie d'y faire un jour un tour.